diff -r 000000000000 -r a1ca775e51e0 tempete.xml --- /dev/null Thu Jan 01 00:00:00 1970 +0000 +++ b/tempete.xml Tue Dec 27 13:55:27 2005 -0500 @@ -0,0 +1,134 @@ + + + + + Folle Tempête + 23 juin, 1995 + + Fabien + Niñoles + fabien@tzone.org + + + 1995 + + Fabien + Niñoles + fabien@tzone.org + + + + + + Folle Tempête + + + As-tu vu la houle! As-tu vu les vents! + La tempête s'est levée; As-tu vu l'ouragan? + J'ai vu venir le temps, j'ai connu la tempête + Sans même tremper mes flans, et pourtant... + + + Oui, ma chère mer, je te connais; + Je t'ai aimée dans l'instant + Où j'ai vu tous ces brigands + Renversés. Tous tes amants se noyaient. + + + Chère mer... Fou que j'étais! + Déjà je pensais qu'ayant vu tes victoires, + Qu'ayant connu ta colère, plus rien + N'aurait pu me surprendre de toi. + + + Et pourtant, ce jour-là, où je trempais mes pieds, + Ce jour où j'ai vu ta houle, où j'ai vu tes vents, + Où j'ai vu tes vagues se lever, téméraire, + Je me suis dressé devant, fièrement. + + + Je fus le récif de tes chevaux blancs, + J'ai accueilli ta houle comme maîtresse enhivrante + Et mes cheveux défièrent tes vents... Traître océan, + J'avais trop confiance dans mon sol croûlant. + + + Tu m'as pris par les chevilles, me tirant + Hors de mes monts si fiers, ma secrète amante + Toi qui as visité toutes les entrailles de mes terres + Je me rappelai soudain : tu en es la mère et l'artisan. + + + L'effroi me prit; moi qui te connaissais tant + Qu'était-ce cette force que tu cachais à ton amant? + Tu me tirais vers tes entrailles, impuissant + J'allais les connaître au péril de mon sang. + + + Mais qu'avais-je à perdre, demandai-je, désespérant + De toutes ces croyances en ces terres agonisantes + En ce sol que je croyais ferme, et maintenant, + Tu allais me révéler tes secrets en me tuant. + + + À bout de souffle, je visitai tes trésors; + Endormi, je flottai entre tes bras; + Près de la mort, je rencontrai tes vieux amants; + Amoureusement, j'accueilli mon sort doucement. + + + Mais la mort n'était pas pour moi; + Elle était pour ceux qui refusaient les changements, + Qui voulaient que l'eau soit air pour qu'ils respirent, + Qui voulaient que la sable soit pierre pour qu'ils marchent. + + + Mais à moi qui avais retenu mon souffle, + À moi qui t'avais confié mes transports, + Voilà que tu me donnes l'air dont j'ai besoin + Et, me projetant sur tes berges, le sol qui m'est soutient. + + + Ô mer! comme je t'aime, comme tu m'effraies! + Mais de pauvre homme isolé sur son île + Tu as fait ( était-ce bien là ton désir? ) + Un être sans peur dont la soif n'a plus de fin. + + + + Folle Tempête (note de l'auteur) + + Eh oui! encore un autre et certainement pas le dernier. Un + cri d'amour lancé à la vie, au bonheur de vivre et d'être + libre! + + Un poème pour répondre à l'Absurde et l'Hypocrisie qui nous + entourent. Absurdité des événements, hypocrisie de ceux qui + tentent de les expliquer, nourrissant la peur de l'inconnu dans + l'intention de vous vendre leurs armures lourdes et + encombrantes. + + La Vie a tant à offrir. Laissez-moi vivre ma vie et si je + dois mourir, laissez-moi mourir vivant! + + + +