Comment parler d'un livre qu'on a bien aimé mais dont le sujet nous tape sur les nerfs? Stéphane Dompierre nous livre une belle petite critique sociale humoristique sur ces "perdants sympatiques trop perdants et pas assez sympatiques" qui vivent leur crise de la trentaine sur le Plateau Mont-Royal. Il n'y a pas à dire, ce livre est bien écrit, léger avec des petits bijoux (en plastique bien entendu) de tournures de phrase qui rendent le roman agréable à lire. La fin est toutefois inégale et semble être construite pour boucler rapidement le roman plutôt que pour aboutir vraiment les arcs des personnages. Un peu plus et je m'imaginais un super-héros entrer dans l'appartement du héros en criant: "Les oranges sont vertes!"
Le problème, c'est que ce sujet a été tellement traité et ressacé par les médias que je ne le supporte plus. Franchement, est-ce que tous les gars de 30 ans que vous connaissez sont ce genre de petits minables qui paniquent à l'idée d'être en amour toute leur vie ou que leur blonde pourrait leur demander d'avoir un enfant? La crise de la trentaine existe mais bordel que cette vision est réductrice du débat! D'autant plus, qu'à la fin, rien ne semble avoir vraiment changé pour les personnages: même boulot, même type de vie, seulement une faible petite acceptation que peut-être l'amour, c'est pas si moche que ça.
S'il vous plaît, on pourrait pas passer à autre chose? Les perdants sympatiques, on n'en a plus besoin.
Un petit pas pour l'homme, Stéphane Dompierre, Éd. Québec Amérique, 2003, 230 pages.