Renaissance

Douleur

J'ai le cri des baleines dans le creux du ventre
J'ai le tonnerre du ciel dans le fond des yeux
J'ai l'écho des montagnes qui résonne dans ma tête
J'ai l'appel de ton corps dans le fond du cœur.

Nue, toute entière, abandonnée et rebelle
Terrible de réalité, de vérité sans frontière
Tu es le rêve que j'aie laissé passer
Je suis le voleur qui n'a pas su s'évader.
Que me veux-tu encore?

Pourquoi viens-tu me hanter?
La honte est ton arme qui me trucide
Et la gêne, et la révolte…
Que me vaut ces laisses et ces chaînes?

Je suis pieds et poings liés
Par l'inconnaissance ou je ne sais
Par l'incapacité de comprendre
Pourquoi tu m'as attaché ainsi
Sans faire de moi un prisonnier.

Immobile comme une épée
Suspendue au-dessus de ta tête
Tu ne dois pas m'ébranler
Si tu ne veux pas être transpercée

Et libérée!

12 février 1994

© Fabien Niñoles 2001
Notes de l'auteur.