Une voix

Et je crie, tout azimut confondu
Depuis toujours, l'écho qui résonne
Me dicte mes mots que je répète sans cesse
Toujours pareils, pareil au même.

Quand est-ce m'enverra-t-il l'écho d'une autre voix?
Quand est-ce me dira-t-il qu'elle entendit ma voix?
Une fois, je me suis tu pour mieux écouter :
Encore l'écho m'a renvoyé mon silence opprimé.

Suis-je seul dans ces montagnes désertes?
Pourquoi ne dis-tu rien lorsque je t'appelle?
Est-ce mes cris, est-ce la gêne qui t'embêtent?
Qui te font fuir ma passion rebelle?

Et dans ce silence, enfin, tu réponds :
"Tais-toi, tu poses trop de questions…"

15 janvier, 1994

© Fabien Niñoles 1994
Notes de l'auteur.