Dispersion et concentration, voilà le thème. J'ai toujours mené une vie très dispercée. Pas dans le sens de futile mais plutôt dans celui d'être incapable de rester longtemps à ne faire qu'une seule chose.

Pourtant, je ne manque pas de concentration lorsqu'il le faut. Quand tout bouge autour de moi, quand le mouvement est là, quand le temps s'agite et que quelque chose se passe, je suis là, entièrement là. Trop même parfois. Mais ce n'est pas là ma plus grande difficulté.

Présentement, je n'ai qu'un moyen pour arriver à me concentrer. C'est de me pousser totalement dans une activité. Une activité qui se doit d'être intense. Ça peut être un sport comme la natation, le vélo, la course ou la randonnée. Ça peut être une activité solitaire comme l'écriture, la cuisine ou la programmation. Ça peut aussi être une activité de groupe comme le jeu de rôle, la danse ou une bonne discussion. Hélas surtout pour les dernières, je dois souvent commencer par rejeter tout le trop plein, entraînant ma réputation de verbo-moteur et d'original aux pensées floues. Je perds les gens dans mes réflexions et ils préfèrent souvent changer de sujet plutôt que de continuer avec cet urluberlu fantasque que je peux être.

C'est donc un point que je me dois d'essayer d'améliorer. Principalement, je dois essayer de me concentrer sur une seule chose à la fois, une activité qui m'est difficile quand le sujet demande peu de concentration. J'ignore ce que ça va donner. Je ne me sens plus vraiment le même quand ma concentration ne porte que sur un seul sujet. Ce n'est pas comme de la méditation. Le cerveau continue à réfléchir. On ne peut pas se contenter de ne plus penser à rien, de laisser reposer son esprit. Au contraire, il doit se concentrer intensément sur l'activité elle-même, en faire partie. Un peu comme lorsqu'on joue un personnage. On n'est plus totalement soi-même.

Mais peut-être, qu'à la longue, on finit par se sentir chez soi à nouveau. Un chez-soi beaucoup plus grand.

22 août 2000


© Fabien Niñoles 1997
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