Pensées d'un amour

Un orgueil à écraser
Mais n'est-ce pas plutôt une peur
D'un attachement trop empressé
Pour un désir non achevé ?

J'ai peur de t'aimer
Trop vite et de t'attendre
Car mon cœur n'en peut plus
De ne vivre que de rêves.

J'ignore encore si tu en fais partie
Ou si tu n'es qu'une image
Ou bien même qu'un passage
Sur les ponts de ma vie.

Je t'écoute et tu me séduis;
Est-ce ton assurance ou mon désir
De retrouver en toi un vieux souvenir,
Un rêve inassouvi ?…

Je ne veux pas aimer un fantôme,
Je n'ai besoin que de croire
En la réalité, en tes sentiments,
En ta franchise à mon égard.

J'ignore ce que tu penses de moi,
J'ignore si mes pensées sont justes
Ou bien grossies par l'espoir
De trouver en toi un espoir

...

Tu n'es peut-être que le reflet souhaité
D'un espoir recherché
Mais aussi fantômatique que tu sois,
Que tu me désires ou que je ne te désire,
Mon esprit se raccroche à ce miroir ou ce portrait
Des rêves chers à mon cœur.

21 septembre 1992

© Fabien Niñoles 1992
Notes de l'auteur.